« Marie Pistekova : la voie de Jeanne »
Cette actrice tchèque remonte à nouveau sur les planches pour interpréter Jeanne d'Arc.
« Une alouette dans les cieux français ». Depuis trente ans, Marie Pistekova reste fascinée par « l'alouette » Jeanne d'Arc, qu'elle continue à interpréter seule, sur scène, quand elle le peut, avec les moyens du bord et une bonne dose d'inconscience...
Qu'est-ce qui fait ainsi courir Marie Pistekova ?
Grain de folie, dangereuse identification ? « Je n'ai pas la prétention de me prendre pour Jeanne d'Arc ! » s'esclaffe-t-elle dans la pénombre de la crypte Saint Sulpice à Paris, où elle dit être plus à l'aise qu'à la terrasse d'un café.
« Comme je l'ai fait clandestinement pour mes compatriotes, à travers elle, je cherche modestement à redonner espoir et courage aux gens, à ranimer Foi et désir de Liberté. » Nerveuse et bondissante, l'allure presque enfantine, théâtrale, elle brandit ses livres, pochettes, photos, qui retracent son aventure.
Dans son sabir incertain mais truculent, elle raconte « Paradoxalement, il fut plus facile de parler de Jeanne en Tchécoslovaquie. Ici, pour la première fois, j'ai eu l'impression que je sentais le soufre ». Sans compter la nébuleuse d'illuminés et de faux mystiques qui n'hésitent pas à l'aborder.
Par son extraordinaire présence, c'est pourtant toute l'épaisseur humaine de Jeanne que l'actrice fait ressortir. « J'aime son fameux bon sens, dit-elle. J'aime sa simplicité, sa proximité avec la nature, son sens de l'amitié, ainsi que l'amour de son pays et sa Foi. Aucune trace de haine ni d'agressivité chez elle. »
Parce que des jeunes désabusés et sans repères doutent aujourd'hui de l'existence de Jeanne, la comédienne a donc repris son bâton et son épée, « signe de la Croix et de l'Amour », précise-t-elle encore. Avec sa compagnie Radost ("La Joie" en tchèque), elle revient à Paris en mai. Et projette même, si tout va bien, de jouer sa pièce à Prague à la Toussaint.
Diane Gautret - Famille Chrétienne